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28/12/2009

PARESSER OU NE RIEN FAIRE ?

La paresse, l'indolence et l'oisiveté, vices si naturels aux enfants, disparaissent dans leurs jeux, où ils sont vifs, appliqués, exacts (...)

LA BRUYèRE, les Caractères, XI, 55.

 

Le blaireau est un animal paresseux, défiant, solitaire, qui se retire dans les lieux les plus écartés, dans les bois les plus sombres, et qui s'y creuse une demeure souterraine.

BUFFON, Hist. nat. des animaux, «Le blaireau».

 

Nul ne mérite d'être loué de bonté, s'il n'a pas la force d'être méchant : toute autre bonté n'est le plus souvent qu'une paresse ou une impuissance de la volonté.

LA ROCHEFOUCAULD, Maximes, 237.

 

La botanique n'est pas une science sédentaire et paresseuse qui se puisse acquérir dans le repos et l'ombre d'un cabinet.

FONTENELLE, Tournefort.

 

Cancre : sorte d'écrevisse; la lenteur et la pesanteur de sa marche ont fait donner son nom dans les collèges aux écoliers paresseux et aux jeunes gens dépourvus de dispositions, parce qu'on suppose qu'ils se traînent paisiblement sur les traces des autres, ou parce qu'au lieu d'avancer ils marchent à reculons.

COUSIN JACQUES, Dict. des néologismes, 1801, Moutardier, in D.D.L., II, 11.

 

C'était un garçon solitaire, désadapté, paresseux et vaniteux.

SARTRE, le Sursis, p. 118.

 

Prenez-moi dans le calme, je suis l'indolence et la timidité même : tout m'effarouche, tout me rebute; une mouche en volant me fait peur; un mot à dire, un geste à faire épouvante ma paresse; la crainte et la honte me subjuguent à tel point que je voudrais m'éclipser aux yeux de tous les mortels.

ROUSSEAU, les Confessions, I.

 

(...) ma paresse était moins celle d'un fainéant que celle d'un homme indépendant, qui n'aime à travailler qu'à son heure.

ROUSSEAU, les Confessions, IX.

 

(...) ces dormeuses qui ne dorment plus tout à fait, mais qui évitent de remuer, pour jouir de leur paresse.

ZOLA, la Terre, V, VI.

 

Dans les livres d'Edgar Poe, le style est serré (...) la mauvaise volonté du lecteur ou sa paresse ne pourront pas passer à travers les mailles de ce réseau tressé par la logique.

BAUDELAIRE, E. A. Poe, sa vie et ses ouvrages, III.

 

De toutes les passions, celle qui est la plus inconnue à nous-mêmes, c'est la paresse; elle est la plus ardente et la plus maligne de toutes, quoique sa violence soit insensible, et que les dommages qu'elle cause soient très cachés. Si nous considérons attentivement son pouvoir, nous verrons qu'elle se rend en toutes rencontres maîtresse de nos sentiments, de nos intérêts et de nos plaisirs (...) Le repos de la paresse est un charme secret de l'âme qui suspend soudainement les plus ardentes poursuites et les plus opiniâtres résolutions; pour donner enfin la véritable idée de cette passion, il faut dire que la paresse est comme une béatitude de l'âme, qui la console de toutes ses pertes, et qui lui tient lieu de tous les biens.

LA ROCHEFOUCAULD, Maximes, 630. (Cf. aussi les maximes 266, 398, etc.).

 

Les paresseux ont toujours envie de faire quelque chose.

VAUVENARGUES, Maximes et Réflexions, 467.

 

Tout enfant, j'ai senti dans mon coeur deux sentiments contradictoires : l'horreur de la vie et l'extase de la vie. C'est bien le fait d'un paresseux nerveux.

BAUDELAIRE, Journal intime, «Mon coeur mis à nu», LXXIII.

 

Un type paresseux et froid, un peu chimérique mais très raisonnable au fond, qui s'est sournoisement confectionné un médiocre et solide bonheur d'inertie (...)

SARTRE, l'âge de raison, p. 54.

 

Deux parts en fit, dont il soulait (avait coutume de) passer

L'une à dormir, et l'autre à ne rien faire.

LA FONTAINE, Pièces diverses, II, Épitaphe d'un paresseux.

 

Extrait de Mme BOVARY : « Cependant, sous la pluie des pensums, l'ordre peu à peu se rétablit dans la classe, et le professeur, parvenu à saisir le nom de Charles Bovary, se l'étant fait dicter, épeler et relire, commanda tout de suite au pauvre diable d'aller s'asseoir sur le banc de paresse, au pied de la chaire. Il se mit en mouvement, mais, avant de partir, hésita. »

 

Le mariage et surtout la province vieillissent étonnamment un homme, l'esprit devient paresseux, et un mouvement du cerveau, à force d'être rare, devient pénible et bientôt impossible.

STENDHAL, Souvenirs d'égotisme, V.

 

la paresse étouffent l'esprit". FENELON.

 

Musarder signifie rêvasser, douce flânerie, paresseuse délectation à contempler un objet ou une idée, musarder est avoir le museau en l'air, ce qui convient bien au poète. Edmond ROSTAND.

 

Il était indolent et musard, possédait à un haut degré cette charmante faculté de s'exagérer son bonheur, et d'évanouir le souci présent dans le rêve, l'espoir ou l'ivresse. GIDE, Si le grain ne meurt. Dans son journal, GIDE évoque aussi un petit train musardeur.

 

Selon PEGUY : le travail se fatigue alors que la paresse, non.

 

"la pauvreté ne peut excuser ni l'inaction des Etats ni l'avidité des parents. Il est des degrés dans la misère, et bien des familles pourraient, si elles le voulaient, adopter d'autres stratégies de survie. Au Bangladesh, certains pères encore jeunes, entretenus par leurs enfants, vivent une existence paresseuse. On les appelle des " fakirs "." (Le MONDE).

 

Si vous avez lu jusque là c’est que le sujet vous passionne ! Alors vous en diriez quoi, vous, de la paresse, du rien faire, de l’inaction ?

 

 

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